L'itinéraire d'un
déporté politique

L'itinéraire de mon grand-oncle
bandeau de Souviens-toi de la déportation
Les déportés politiques, des prisons françaises aux camps de concentration
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L'itinéraire d'un déporté politique -Gaillon, Clairvaux, Voves, Compiègne...


De prison en prison, de camp en camp jusqu'au regroupement à Compiègne et la déportation, voici l'itinéraire suivi par mon grand-oncle et des milliers d'autres victimes de la collaboration. Ils avaient la liberté et la paix comme poumons et leur pays au coeur.

Pour certains l'itinéraire commence dès 1938 comme pour les antifascistes allemands réfugiés en France, les combattants républicains espagnols et les anciens des Brigades Internationales.

- Le 13 novembre 1940 vers 19h soit deux jours après la première grande action nationale de la Résistance
mon grand-oncle, est arrêté à son domicile par la BSI (Brigade spéciale d'intervention) du commissariat de Puteaux sur dénonciation anonyme. Brutalisé, frappé lors de son interrogatoire.
- Le 14 novembre 1940
un mandat de dépôt est signé par le juge d'instruction de 1ère instance du département de la Seine, motif d'inculpation : "propagande communiste". Il est condamné à 4 mois de prison par la 10è chambre correctionnelle pour infraction au décret-loi du 26 septembre 1939.
-Le 15 novembre 1940
il est emprisonné à "La Santé".
Les 4 mois purgés il ne sera pas libéré
- Le 27 février 1941
mon grand-oncle est transféré à la centrale de Clairvaux, dans le département de l'Aube. Où Guy Môquet sera détenu en même temps que lui, Guy Môquet est transféré de Clairvaux à Châteaubriant le 16 mai 1941.
- Le 21 août 1941,
Pierre Georges dit Frédo futur Colonel Fabien tue un aspirant de la marine allemande, Alfons Moser, au métro Barbès. Ernst Schaumburg, commandant militaire du Gross-Paris ordonne : "Tous les français en état d'arrestation, que ce soit par les autorités allemandes en France ou qui sont arrêtés pour le compte de celle-ci, sont considérés comme otages"
- Le 25 septembre 1941
il est interné à Gaillon dans le département de l'Eure.
- Le 3 mars 1942
il est déplacé à Voves dans le département de l'Eure-et-Loir.
- Le 15 mai 1942
c'est le départ pour Compiègne ultime étape avant la déportation.
Il porte le matricule n°508.
- Le 24 janvier 1943
il quitte Compiègne, avec un convoi de 230 femmes (le convoi des 31 000). En gare de Halle en Allemagne, le 26 janvier, le convoi se sépare, les femmes sont dirigées sur le camp d'Auschwitz et les hommes sur le camp de Sachsenhausen.
Il porte le triangle rouge
frappé du "F" et le n° 59367

De son métier, tourneur-fraiseur aux usines d'aviation Morane et Saulnier à Puteaux (92), il est affecté au block 3C du kommando Heinkel. Dans ce kommando, il participera à la résistance et à l'organisation du sabotage du He-177.

Et, autre forme de résistance, il fabriquait en cachette différents objets. Un moyen pour lui comme pour d'autres déporté-es de montrer qu'ils n'étaient pas que des nombres, mais des femmes et des hommes capables de création, un moyen aussi de s'évader quelques instants.

- Le 22 mai 1945 son arrivée est annoncée par télégramme. Les camps sont libérés. Il rentre ne pesant plus que 36 kilos.
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