L'itinéraire d'un
déporté politique

Le voyage du convoi
bandeau de Souviens-toi de la déportation
Les déportés politiques, des prisons françaises aux camps de concentration
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Le convoi de Compiègne à Sachsenhausen


A l'arrivée à la gare de marchandises des groupes sont constitués. Il y a autant de groupes que de wagons de marchandises. Les wagons ont une capacité de 40 Hommes. Les nazis en entassent entre 60 et 80 dans ces wagons aux panneaux d'aération fermés et aux lucarnes grillagées. Lors des convois suivants les S.S. y entreront encore plus de déportés.

Les portes coulissantes des wagons sont refermées, les loqueteaux s'abaissent, le long voyage vers la dépersonnalisation, la déshumanisation ou la mort, commence.

Dans ces wagons surchargés il est impossible de s'asseoir ou de s'accroupir. Une tinette est mise à disposition dans chaque wagon. Chacun est contraint de se soulager sous le regard des autres. Certains ne pouvant accéder à la tinette ou malades, se soulagent là où ils se trouvent. Les ouvertures des wagons étant obstruées rendent vite l'odeur pestilentielle. Les détenus meurent d'épuisement, d'étouffement, d'autres deviennent fous.

Le voyage dure plusieurs jours, la soif tenaille. Les haltes en plein soleil n'arrangent rien à la situation. Certains boivent leur urine, celle des autres, lèchent la sueur de leur voisin ou la condensation sur les parois du wagon. L'abaissement de l'Homme au rang d'animal est enclenché. Des malades tombés au sol sont piétinés, des hurlements, des bagarres éclatent pour une goutte d'eau, une bouffée d'air ou la tinette.

S'évader, s'évader à tout prix de ce cloaque. Echapper à cet enfer et à cette destination est le rêve de beaucoup. Certains y parviennent, d'autres pas. Ils sont arrêtés dans leur tentative par des occupants du wagon, qui redoutent les représailles. Là encore des bagarres éclatent entre partisans et opposants de l'évasion. Lorsque les S.S. s'aperçoivent d'une évasion, le train est immédiatement stoppé, la chasse engagée, les évadés et des otages exécutés froidement. Les morts, les blessés sont entassés pêle-mêle dans le dernier wagon. A la fin du voyage, le nombre de morts se chiffre par centaines.

A la frontière une halte, les S.S., mitraillette au poing, procèdent au comptage des détenus. A cette occasion il n'est pas question de retirer les morts, ni de vider la tinette des wagons.
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